L’énergie en Afrique:
Saisir les opportunités
Les vastes gisements de minerais de l’Afrique sont essentiels pour alimenter l’essor des projets d’énergie renouvelable, mais le continent a du mal à développer ses propres systèmes énergétiques. Seuls 43 % de la population africaine a accès à l’énergie. L’instabilité politique, les coups d’État militaires, les troubles civils et les tensions géopolitiques constituent des obstacles et des risques accrus pour les investisseurs dans l’infrastructure énergétique de l’Afrique, essentielle pour la population locale et la capacité d’extraire ces minerais de plus en plus importants et précieux.
Pour que l’Afrique puisse jouer son rôle dans la transition énergétique mondiale, en fournissant divers minerais de terres rares, éléments essentiels de l’ambitieuse initiative mondiale visant à atteindre une consommation nette nulle d’ici à 2050, elle doit investir dans la construction de ses propres sources d’énergie renouvelable. Actuellement, ses systèmes énergétiques restent sous-développés et sont de moins en moins capables de soutenir ses entreprises et sa population croissante, sans parler d’une industrie minière en plein essor. Pour développer l’électrification en Afrique, il est indispensable de garantir les financements et les investissements nécessaires au développement des projets et des infrastructures.
Roddy Barnett
Directeur du Risque politique et crédit, Beazley
L’Afrique possède de vastes gisements miniers et de métaux qui permettent le développement des énergies renouvelables. Cependant, sans investissement, le développement du continent sera freiné et l’énergie nécessaire pour alimenter des industries clés telles que l’exploitation minière, ne pourra pas être disponible facilement.
Les difficultés rencontrées sur le continent ont dissuadé de nombreux investisseurs de s’engager dans des projets d’infrastructure énergétique à grande échelle. Des changements politiques et de régime soudains, des scandales de corruption au sein des gouvernements et des troubles civils locaux ont contribué à accroître les risques perçus associés aux investissements dans le secteur de l’énergie en Afrique.
En 2022, notre étude a montré que 25 % des dirigeants de multinationales estimaient que le risque politique était leur principale préoccupation politique et économique. Depuis, ce chiffre est passé à 30 % en 2024, ce qui témoigne d’une nette détérioration du paysage politique et d’une préoccupation accrue des conseils d’administration du monde entier à l’égard du risque politique.
Pour les investisseurs, cette instabilité et ces troubles peuvent les empêcher de s’engager dans des projets, en particulier dans les régions où l’on ne sait pas exactement comment les nouveaux gouvernements ou régimes militaires fonctionneront et si les centrales énergétiques risquent d’être prises pour cible. Pour attirer les investissements nécessaires à l’augmentation de l’électrification, des stratégies solides sont nécessaires pour surmonter ces risques.
Nous assistons à l’émergence de relations bilatérales solides sur le continent africain, les pays du Moyen-Orient comme les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite jouant un rôle important dans le financement du commerce et de l’investissement. Toutefois, de nombreux conflits locaux et des changements de gouvernement sont apparus, ce qui crée une fragmentation et des mutations réglementaires dans toute l’Afrique."Thea FourieResponsable de l’Afrique subsaharienne, Perspectives et analyses mondiales, S&P Global Market Intelligence
Les contrats d'achat d'électricité (aussi connu sous le nom de PPA pour Power Purchase Agreement en anglais) ont été un outil clé pour augmenter la production d’énergie en Afrique, permettant aux entreprises de conclure des contrats à long terme pour s’assurer un approvisionnement régulier en électricité propre à un prix compétitif négocié à l’avance. Cependant, le défi pour les entreprises est de déterminer la durée de ces accords.
De nombreux AAE sont mal négociés par les gouvernements africains et certaines entreprises se sont retrouvées à gérer des investissements non rentables. Les implications de cette situation ont poussé certains pays à renégocier ou à annuler les accords existants.
Le fait de travailler directement avec les entreprises et les communautés locales pour obtenir leur adhésion aux projets énergétiques permet de réduire les risques de frictions locales et d’intervention des pouvoirs publics ou d’annulation des contrats. En outre, ces accords permettent aux multinationales de collaborer localement avec des partenaires afin de créer de bonnes relations et de contribuer à des projets environnementaux et sociaux locaux. Alors que les investisseurs sont en quête d’une plus grande certitude, ces AAE marchands ont le potentiel de réduire les risques et de fournir aux investisseurs une passerelle pour soutenir les projets d’électrification en Afrique.
Bien que des efforts soient déployés pour stimuler l’électrification de l’Afrique, des risques importants subsistent avant que le potentiel du continent ne soit réalisé. Même au niveau local, l’absence de données en temps réel présente des risques accrus de mauvaise gestion ou de mauvaise communication des informations. Si ces risques représentent un défi considérable pour les investissements dans de nouveaux projets, les investisseurs ont la possibilité de répondre à la demande croissante dans les années à venir, en mettant en place les couvertures adéquates.
Nos données montrent que 23 % des dirigeants internationaux prévoient de revoir la sécurité de leurs opérations à l’étranger. Pour les investisseurs, comprendre les risques créés par l’instabilité politique au niveau local est la première étape dans l’élaboration d’une stratégie capable de gérer un paysage de risques en évolution rapide sur les marchés frontières.
Pour les investisseurs qui souhaitent soutenir des projets d’électrification, il est essentiel d’intégrer la résilience dans toutes les opérations, de travailler en étroite collaboration avec des courtiers et des assureurs spécialisés dans le risque politique et le crédit commercial, et d’adopter une approche proactive afin d’établir des partenariats locaux fiables sur le terrain. Ces partenaires locaux peuvent veiller à ce que les investisseurs entretiennent des relations efficaces avec les fonctionnaires et les régulateurs, en les positionnant comme des entreprises désireuses d’aider la région à atteindre son potentiel.
Plusieurs mines ont désormais conclu leurs propres accords énergétiques au lieu de dépendre de l’approvisionnement imposé par le gouvernement pour faire avancer leurs projets. De nouveaux courtiers en énergie sont également apparus pour aider à mettre les projets en relation avec les fournisseurs d’énergie et à répondre aux exigences complexes en matière d’assurance."Mathilde LecointreSouscriptrice - Risques politiques, Crédit, Terrorisme - Underwriters
⁶ Key findings – Africa Energy Outlook 2022 – Analysis - IEA
Les informations contenues dans le présent document sont destinées à être des informations générales sur la gestion des risques. Ces informations sont mises à disposition mais à aucun moment Beazley ne fournit des services ou des conseils juridiques. Elles ne doivent pas être interprétées ou considérées comme des conseils juridiques et ne sont pas destinées à remplacer une consultation avec un avocat. Beazley n'a pas examiné et/ou n'a pas eu accès aux circonstances particulières, aux besoins, aux contrats et/ou aux opérations des parties ayant accès à ce document. Il pourrait y avoir des problèmes spécifiques en vertu de la loi applicable, ou liés aux circonstances particulières de vos contrats ou opérations, pour lesquels vous pourriez souhaiter l'aide d'un avocat. Bien que des soins considérés comme raisonnables aient été pris pour préparer les informations contenues dans ce document, Beazley n'acceptera aucune responsabilité pour les erreurs que le document pourrait contenir ou pour les pertes prétendument attribuables à ces informations. BZCP050.