Passe au contenu principal

Les métaux dans le collimateur:
Le bras de fer de la transition énergétique

Lors de la COP28 de l’année dernière, plus de 130 gouvernements ont accepté de travailler ensemble pour augmenter la capacité de production d’énergie renouvelable installée dans le monde à au moins 11 000 gigawatts d’ici 2030, soit trois fois les niveaux de capacité actuels. Cet objectif ambitieux n’est réalisable que si l’offre de minerais et de métaux essentiels tels que le cuivre, le cobalt et le lithium est facilement disponible, afin de soutenir la production d’actifs de transition tels que les véhicules électriques.

Les exploitations minières sont un rouage essentiel de la transition énergétique mondiale. Cependant, ces sites sont souvent situés dans des régions et/ou des pays confrontés à l’incertitude politique, aux troubles civils et à l’instabilité économique.

Le continent africain , et en particulier les pays d’Afrique australe et orientale, notamment la Namibie, l’Afrique du Sud, le Kenya, Madagascar, le Malawi, le Mozambique, la Tanzanie, la Zambie et le Burundi, sont des pays qui possèdent des gisements de terres rares à haute teneur qui offrent un énorme potentiel minier et des opportunités pour ces économies. Cependant, la stabilité politique dans ces pays est souvent malmenée.

Alors que la transition énergétique s’accélère pour atteindre l’objectif de zéro énergie nette en 2050 et que le développement de ces sites est essentiel, le potentiel d’exploitation de ces gisements pourrait transformer ces régions. Il est nécessaire  d’attirer les investissements pour réaliser cet objectif .

Les multinationales, qui cherchent à opérer ou à investir dans ces régions, doivent mettre en place des stratégies solides d’atténuation des risques afin de garantir la viabilité et la stabilité de ces projets. L’assurance contre le risque politique est un élément de plus en plus essentiel exigé par les banques, les fonds souverains, les capitaux privés et d’autres sources d’investissement direct étranger. 

«Dans le cadre de l’abandon des énergies fossiles, nous devons augmenter l’offre de cuivre, de cobalt et de lithium, essentiels à la production de batteries de voitures électriques et d’infrastructures électriques. Toutefois, les pays riches en minerais ne jouissent pas dans la majorité des cas d’une grande stabilité politique.»

Roddy Barnett
Directeur du Département  du Risque politique et crédit, Beazley

L’exploitation minière sur le fil du rasoir

Les problèmes de sécurité sont un facteur de risque important pour les entreprises et les investisseurs qui cherchent à soutenir la transition tout en préservant les mines de l’instabilité et le personnel des violations des droits de l’homme. Depuis le début de notre étude Risques et résilience en 2021, la perception de la menace de guerre et de terrorisme par les chefs d’entreprise a considérablement augmenté, passant de 15 % en 2021 à 25 % aujourd’hui. La montée de la violence au cours des dernières années se reflète dans la manière dont les cadres de direction perçoivent la menace que représentent les retombées des troubles.

La géopolitique entre également en jeu. L’Occident dépend fortement des minerais et des métaux essentiels en Afrique. Mais la Chine a renforcé ses liens avec plusieurs pays du continent, ainsi qu’avec d’autres régions du monde disposant d’approvisionnements en minerais essentiels, et a augmenté sa participation et ses investissements dans des sites miniers clés. À mesure que la transition énergétique s’accélère et que la production de ces minerais et métaux devient plus importante, ces lieux pourraient devenir le point de convergence des tensions entre les superpuissances mondiales.

Naviguer dans un environnement de plus en plus dangereux

Pour naviguer dans cet environnement volatil, les entreprises et les investisseurs opérant dans l’industrie minière doivent mettre en place de solides stratégies d’atténuation des risques. L’assurance joue un rôle important dans le soutien et la protection du développement de l’énergie propre au niveau mondial en fournissant une couverture contre une série de risques tels que l’annulation des licences, la saisie des biens et la violence politique sur ces biens. Cependant, une couverture d’assurance seule ne suffit pas.

Les entreprises doivent mettre en place des plans d’urgence robustes , en particulier dans les pays où règnent la volatilité et l’agitation, et où les autorisations d’exploitation peuvent être retirées rapidement et sans préavis. En outre, pour réussir, les investisseurs ont besoin de bons agents et d’entreprises partenaires sur le terrain, capables de soutenir les communautés et de veiller à ce que de bonnes relations soient entretenues avec les fonctionnaires locaux et les partis politiques, afin de tirer parti de leurs connaissances et de leurs réseaux locaux pour aider à garantir le bon déroulement des projets.

3. https://unfccc.int/sites/default/files/resource/Summary_GCA_COP28.pdf

4. The Future of Rare Earth Elements in Africa in the Midst of a Debt Crisis (civilaffairsassoc.org)

5. https://www.nytimes.com/2022/02/28/world/congo-cobalt-mining-china.html  

Les informations contenues dans le présent document sont destinées à être des informations générales sur la gestion des risques. Ces informations sont mises à disposition mais à aucun moment Beazley ne fournit des services ou des conseils juridiques. Elles ne doivent pas être interprétées ou considérées comme des conseils juridiques et ne sont pas destinées à remplacer une consultation avec un avocat. Beazley n'a pas examiné et/ou n'a pas eu accès aux circonstances particulières, aux besoins, aux contrats et/ou aux opérations des parties ayant accès à ce document. Il pourrait y avoir des problèmes spécifiques en vertu de la loi applicable, ou liés aux circonstances particulières de vos contrats ou opérations, pour lesquels vous pourriez souhaiter l'aide d'un avocat. Bien que des soins considérés comme raisonnables aient été pris pour préparer les informations contenues dans ce document, Beazley n'acceptera aucune responsabilité pour les erreurs que le document pourrait contenir ou pour les pertes prétendument attribuables à ces informations. BZCP050.